La situation politique et socio-économique en Tunisie est fragile depuis la révolution de 2011. La période de transition a connu une augmentation de la violence politique et du terrorisme, principalement alimentée par la marginalisation socio-économique des jeunes, la discrimination géographique, le sentiment d’humiliation et d’injustice, le manque de confiance dans l’État et la connexion entre les groupes djihadistes en Libye et en Tunisie.
Ces dernières années, les autorités ont dû intervenir pour mettre un terme aux complots terroristes de cellules radicalisées ayant prêté allégeance au Groupe Etat Islamique ainsi qu’à l’importation illégale d’armes en provenance de Libye. Des milliers de Tunisiens – dont beaucoup avaient été entraînés en Libye – avaient rejoint Le groupe Etat Islamique en tant que combattants étrangers (dont environ 700 femmes).
En outre, les mesures de réponse du gouvernement, aussi nécessaires soient-elles, ont encore mis en danger les moyens de subsistance de nombreux Tunisiens et Tunisiennes, en particulier ceux et celles qui ont un emploi informel et qui sont issus de familles à faibles revenus. Les jeunes en particulier sont désenchantés et sont descendus dans la rue pour protester contre ces mesures. Plus de la moitié des Tunisiens âgés de 18 à 24 ans veulent quitter le pays[1]. Cette tranche d’âge présente également les taux de suicide les plus élevés.
En 2019, le chômage des jeunes a été estimé par l’OIT à 36,26 %, avec un taux beaucoup plus élevé pour les diplômés et les femmes. Dans l’ensemble, les femmes et les jeunes filles ont été laissées pour compte, avec des vulnérabilités particulières, nécessitant des programmes ciblés et distincts qui répondent à leurs besoins de protection ainsi qu’aux obstacles qu’elles rencontrent en matière de participation à l’alerte précoce, à la prévention et au maintien de la paix.
En raison des mesures d’isolement prises en réponse à la COVID-19, la violence sexiste a considérablement augmenté, tandis que l’accès à la justice et aux services de planification familiale a encore diminué.
Du point de vue de la paix positive, la recherche menée par l’Institute for Economics and Peace sur le lien entre épanouissement de la jeunesse, entrepreneuriat social des femmes et la pérennisation de la paix a mis en évidence une forte corrélation entre l’indice de paix positive (une mesure des attitudes, institutions et structures favorisant la paix) et l’indice de développement de la jeunesse et des femmes. Dans un environnement favorable où le potentiel des jeunes peut s’épanouir, le dividende démographique n’est pas seulement économique, car il contribue aussi à rendre un certain degré de stabilité et de résilience au marché du travail, en particulier dans les zones pouvant basculer dans la violence et l’extrémisme violent[2].
Connaissant la contribution cruciale des femmes à la cohésion sociale et leurs divers rôles face à l’extrémisme violent, la violation de leurs droits au cours des derniers mois est préoccupante et nous invite à trouver des pistes d’action adéquates à leurs besoins immédiats.
Cependant, il manque des recherches nécessaires pour identifier les besoins des femmes dans le Sud de la Tunisie, en particulier en ce qui concerne le bien être, la qualité de la croissance économique comme moyen de prévenir l’exclusion, l’instabilité et la radicalisation des communautés vulnérables, en particulier dans le contexte de la pandémie Covid -19 et son impact sur les femmes vivant de l’agriculture, du tourisme et de l’artisanat.
C’est dans ce cadre que s’inscrit cet appel à propositions pour le choix d’une organisation de la société civile nationale, en vue de :
Les prestations de cet appel à propositions devront être menées dans sept communes du Sud tunisien (Gouvernorat de Gabès : commune de Gabès ; Gouvernorat de Médenine : communes de Zarzis, Ajim, Djerba et, Ben Guerdane ; Gouvernorat de Tataouine : communes de Tataouine et de Ramada).
La fourchette budgétaire de la proposition doit correspondre au montant suivant : 85.000 USD (min)-95.000 USD (max)
Cliquez ici pour plus d’informations.
[1] FTDES « Les jeunes et la migration non réglementaire », 2016.
[2] Organisation internationale du Travail, Bureau d’appui à la consolidation de la paix, PNUD et Banque mondiale, « Employment Programmes and Peace: A Joint Statement on an Analytical Framework, Emerging Principles for Action and Next Steps », Septembre 2016. www.ilo.org/wcmsp 5/groups/public/—dgreports/—dcomm/documents/statement/wcms_535665.pdf